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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 11:31

la-fille-sauvage.jpg 

 

1932. Ned Giles, jeune garçon paumé suite aux décès consécutifs de ses deux parents, quitte Chicago pour rejoindre une « expédition » regroupant de riches personnalités américaines. Embauché comme photographe, Ned a pour mission d'immortaliser le voyage de toute la troupe. Où se rendent-ils ? Dans la Sierra Madre, au Mexique. Là vivent encore quelques centaines d'Indiens Apaches qui détiennent depuis trois ans un jeune mexicain : Huerta. Il faut le libérer. En riposte, une jeune apache vient d'être attrapée et jetée en prison. Elle est la fille sauvage, celle qui servira à l'échange de Huerta.

 

La narration oscille entre les carnets de Ned Giles et un narrateur omniscient qui focalise sur le personnage et l'histoire de la niña bronca, la fille sauvage. Ils sont les protagonistes principaux de l'oeuvre, et leur destin se croisera pour se lier à jamais.

 

Ce livre fut glissé dans ma valise pour partir à la maternité... Je le commençais là-bas, mon Tout Petit en position foetale contre ma poitrine... Un livre choisi non sans hasard : une des cultures que j'admire le plus. Mon thème de prédilection. L'histoire des Indiens d'Amérique. Et Jim Fergus, en fervent rapporteur de cette période de l'histoire, dont je vous ai déjà parlé avec Mille femmes blanches.

 

Malgré les arguments frappants du livre pour me séduire, ma réception reste en demie teinte. La fiction est sympathique, le récit à rebondissements empêche l'ennui. Pourtant, je ne suis pas aussi enthousiaste que l'oeuvre précédemment présentée de Jim Fergus. Bien que la vie des Apaches soit dépeinte, le manque de réalisme de l'intrigue m'a gênée. Les personnages m'ont semblé un peu légers, trop peu inquiets de leur devenir alors qu'ils sont faits prisonniers et condamnés à mort par les Indiens. L'humour de certains d'entre eux me parut souvent mal placé.

Plus clairement, il m'a manquée du tragique, du drame, du suspense. L'histoire des Indiens d'Amérique contre les Américains ou les Mexicains, comme c'est ici le cas, fut noire et baignée de sang. Même si l'auteur le retranscrit, c'est avec trop de recul et de légèreté à mon goût. Il manque ce qui a fait de Mille femmes blanches un grand succès et un vrai coup de coeur pour moi : l'illusion du vrai. Plus on avance dans la lecture, plus on sait que ce n'est que fiction.

L'aspect positif reste néanmoins la réflexion sur le sort des Indiens Apaches, la culture de ce peuple - et la question posée, qui reste en suspend depuis : lequel est le « barbare » ?

 

La fille sauvage de Jim Fergus, 2004, chez Pocket, 458 pages.

 

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commentaires

B
Have a clue how many kids you realize you'll be babysitting. You're thinking that you're babysitting in the Simon twins, but as you arrive also you see ones own two 5-year-old cousins together with a 7-year-old mate. Perhaps you just aren't ready to manage five young kids at now that. Most men and women aren't! So ask before how a number of kids you might have — this includes friends and even relatives.
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L
Peut-être l'humour ou la légèreté de certains personnages a justement une fonction (fiction ?) d'échappatoire ? Tu veux du tragique, du drame, du suspense : ne fais-tu pas preuve, inconsciemment,<br /> d'ethnocentrisme ? Ton empathie ne vient-elle que de leur malheur ? Bien sûr, te connaissant, j'en doute... Et puis, je n'ai pas eu la chance d'avoir lu ce livre, ni les Mille Femmes Blanches.
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P
<br /> <br /> Les personnages qui font preuve d'un humour qui ne m'a pas touchée sont des américains prisonniers des Apaches. Je suis d'accord avec toi, et je me suis faite cette réflexion, qu'il y a un rôle<br /> échappatoire à l'utilisation de l'humour. Néanmois, les petites blagues sont récurrentes, et je crois que si j'étais pendue la tête en bas au dessus de braises brûlantes prêtes à s'enflammer,<br /> comme c'est le cas d'un personnage,  j'aurais une réaction toute autre ! Bien sûr, il en va de ma propre sensibilité, et c'est ainsi le cas dans tout art. Chacun a sa perception.<br /> Effectivement, tu me connais bien : mon empathie ne vient pas du malheur des personnages ! J'aurais simplement apprécié, comme je l'indique dans les dernières lignes, un récit plus réaliste.<br /> Ce n'est pas de l'ethnocentrisme en effet, et heureusement !, puisque la part de réel dans la retransmission de la vie des deux cultures, les "civilisés" et les "barbares", est bien présente.<br /> J'ai apprécié en plus une certaine neutralité chez le narrateur, qui tantôt admire les Apaches, sans pour autant se détacher ou renier sa propre culture - américaine. Il n'y a pas de prise de<br /> position nette et tranchée. Enfin, les Apaches ne sont pas présentés sous leurs meilleurs jours ! Violents et cruels, leur comportement est décrit comme leur unique recours à la survie contre<br /> l'extermination. Seulement, lorsque j'ouvre un tel roman, je m'attends à me poser la question :"est-ce une histoire vraie ?", comme ce fut le cas de Mille femmes blanches. Ici, je ne me suis pas<br /> posée la question...<br /> De même, j'ai omis d'indiquer dans ce papier que cette histoire d'expédition m'a dès le départ semblée peu crédible : de jeunes et riches américains s'aventurant dans la Sierra Madre sur<br /> leur poney de polo... Tu vois le tableau ! Une note de l'auteur indique que cette entreprise a bien été tentée mais finalement annulée pour des raisons de sécurité.<br /> Comme je le dis plus haut, tout est question de goût et de perception... Je suis peut-être un peu "pointilleuse" mais j'attendais un effet plus dramatique aux évènements ; d'ailleurs, c'est ce<br /> qui se laissait entendre au début du roman, avec la capture de la jeune fille Apache...<br /> <br /> <br /> <br />